Watchtower Comics

Les comics et leur univers,
avec vous depuis 2006

Vous n'êtes pas connecté(e)
sur le site.

Se connecter

Vous n'avez pas de compte ? Inscrivez-vous, c'est rapide et gratuit !

Newsletter

Tipee
Soutenez-nous sur Tipeee

Derniers films

The Marvels
Guardians of the Galaxy
Ant-Man & la Guêpe - Quantumania
Black Panther Wakanda Forever
Thor love and thunder
Dr Strange in the multiverse of madness

Catégories

Le lundi c’est librairie ! #204

Le lundi c'est librairie !


Le lundi c’est librairie ! est de retour avec la chronique de trois albums pour une édition spéciale Glénat Comics.

Au programme : Furious, Letter 44 t1 et Pretty deadly t1

Furious
Furious

Glénat Comics

144 pages – 14.95€
Juin 2015 – Cartonné

Bryan JL Glass
Victor Santos



Première super-héroïne de la création, Furious décide de purger ses péchés passés en exerçant une justice expéditive à la force rageuse de ses poings. Elle fait face à un paradoxe : bien qu’elle essaie désespérément de faire le bien, ses méthodes musclées ne passent pas auprès du grand public qui a du mal à admettre que ses motivations sont pures. Pour tout dire, la quête de sensationnel de notre héroïne couplée au feu des médias nuit quelque peu à la crédibilité de sa rédemption, sans parler de son identité secrète… Et les autorités commencent à en avoir un peu marre de ses actes incontrôlés.

Dès le début de l’histoire, Bryan JL Glass projette le lecteur dans un univers de violence : en effet, son héroïne la Vigie (surnommée ultérieurement la Furie) agit de façon particulièrement brutale pour rendre la justice, au point que les forces de l’ordre n’apprécient guère ses agissements. En fait, à la lecture de cet album, j’avais l’impression de voir une version négative de Emp, l’héroïne de la série Empowered : là où Emp est une brave fille maladroite, la Vigie est une vraie brute et plus on en apprend sur elle plus on voit qu’elle a un sérieux pet au casque (mais vu son passé elle a de quoi). L’histoire est en tout cas très intéressante, avec de l’action et surtout une héroïne gravement perturbée face aux conséquences de ses actes passés et présents. De plus, notre société étant maintenant très axée sur l’image et la célébrité artificielle, l’auteur nous montre de façon judicieuse les conséquences de l’apparition d’un personnage à super pouvoirs dans ce cadre, et là aussi c’est loin d’être tout rose (et ce n’est guère rassurant si jamais des êtres à super pouvoirs devaient exister en vrai). Furious fait partie de ces récits qui dépoussièrent le mythe du super héros en montrant non pas d’intrépides défenseurs du bien qui luttent contre le crime sans dommages collatéraux sous l’oeil bienveillant de la police comme au bon vieux temps (même si le regard bienveillant tend à se faire rare), mais bel et bien des êtres humains avec leurs failles pour qui l’apprentissage de leurs pouvoirs est un chemin de croix douloureux et parsemé d’embûches. Il suffit pour s’en convaincre de voir les débuts souvent hasardeux de la plupart des gens après avoir eu leur permis de conduire, alors imaginez ce que cela donne avec une super force et le pouvoir de voler ! En tout cas, cet album exploite très bien son concept, est passionnant et se lit sans voir le temps passer.

Du côté du dessin, signé Victor Santos, c’est également très réussi. Le style est en effet très dynamique, ce qui correspond bien à un récit où l’action tient une place importante, mais également ce qu’on peut apprécier c’est que le graphisme lorgne un peu du côté du cartoony et du coup les passages brutaux et sanglants passent mieux qu’avec un style plus réaliste. A noter qu’en bonus nous avons droit à un cahier graphique où nous pouvons notamment en apprendre plus sur la conception du costume de l’héroïne.

Un très bon album, qui propose une approche intéressante du super héroïsme.

Voir la planche 1 Voir la planche 2 Voir la planche 3




Letter 44 tome 1
Letter 44

Glénat Comics

160 pages – 16.95€
Juin 2015 – Cartonné

Charles Soule
Alberto J. Albuquerque



Dure journée pour Stephen Blades, le 44e président des États-Unis. Au premier jour de son investiture son prédécesseur, Francis T. Carroll, lui laisse un courrier qui va changer non seulement son propre destin, mais très probablement la face du monde. Depuis 7 ans, la Nasa a détecté une construction extraterrestre sur la ceinture d astéroïdes entre Mars et Jupiter. Mais la rencontre du troisième type n’a pas encore eu lieu. Dans l’expectative de devoir combattre une invasion d outre-espace et de pouvoir défendre l humanité, Carroll a envoyé les troupes américaines sur tous les fronts, inlassablement, ce qui l’a rendu pour le moins impopulaire. Avait-il finalement raison de préparer la nation au désastre imminent ? Et quel sera le rôle de l’équipage du Clarke, le vaisseau d’observation envoyé vers l’« ennemi » voici trois ans déjà ?

Dans ce premier album, Charles Soule pose les briques de son univers et construit deux intrigues qui se recoupent directement et indirectement : l’intrigue politique sur Terre et l’intrigue à consonance SF dans l’espace. Dans une ambiance paranoïaque qui m’a fait fortement penser à la série Fringe (ce qui est un compliment de ma part d’ailleurs), l’auteur nous raconte comment pourrait se passer la préparation du contact avec une espèce extra-terrestre mais de façon moins gentillette que dans Rencontres du troisième type (et pour le moment moins bourrine que dans Independance Day). Le nouveau président a en tout cas fort à faire pour non seulement poursuivre l’oeuvre de son prédécesseur en ce qui concerne l’observation de cette espèce mais également pour rester à flot sur Terre où les obstacles sont nombreux sur son chemin. Le traitement de cette double intrigue est en tout cas rondement mené par un Charles Soule en grande forme, qui signe là un début éblouissant pour cette série. Le suspens est omniprésent dans cette histoire, que cela soit pour suivre les aventures de l’équipage du Clarke (on appréciera au passage les clins d’oeil à 2001 avec non seulement le Clarke, mais aussi le projet Monolith et le vaisseau Bowman) ou les efforts de Stephen Blades pour mener sa mission de président à bien alors que son prédécesseur lui a bien savonné la planche. Le rythme de cette histoire, qui alterne les deux intrigues de façon rapide ou plus lente suivant les passages, est soigné et cela nous donne une histoire particulièrement bien ficelée. La force de ce récit est également son caractère particulièrement vraisemblable : en effet, l’auteur a opté pour un cadre réaliste (même s’il a forcément utilisé son imagination pour tout ce qui a trait aux extra-terrestres) et nous pouvons tout à fait imaginer que cette histoire puisse se dérouler de cette façon dans le monde réel. Cela rend du coup cet album à la fois passionnant et effrayant, car une telle éventualité fait froid dans le dos. En tout cas j’ai vraiment envie de lire la suite de cette histoire, et de voir jusqu’où l’auteur va nous emmener.

Du côté du dessin, les planches de Alberto J Albuquerque sont joliment réalisées. Les scènes sur Terre et dans l’espace sont en effet soignées, et sans faire de spoilers je dirai juste que les parties qui sont consacrées aux extra-terrestres sont bien pensées et très réussies sur le plan visuel. Par contre je trouve que certains visages, notamment du président et de son entourage sur Terre, sont un peu loupés par moments et c’est dommage.

Un excellent album, qui donne très envie d’en lire plus.

Voir la planche 1 Voir la planche 2 Voir la planche 3 Voir la planche 4




Pretty deadly tome 1
Pretty Deadly 1

Glénat Comics

160 pages – 15.95€
Juin 2015 – Cartonné

Kelly Sue Deconnick
Emma Rios



Oyez le chant de Ginny Face de Mort : Si l’on t’a fait du tort. Prononce son nom. Chante ce chant. Ginny chevauche le vent. Vers toi, mon enfant… La Mort chevauche le vent.
Ginny est la fille de la Mort, au visage marqué des stigmates de son père. Elle chevauche son destrier de fumée à travers un Ouest sauvage et sans concessions où magie et poudre ne font pas forcément bon ménage. Dans la cruauté d’une Amérique qui se cherche et se construit dans le sang et la violence, Ginny traque les pêcheurs, les coupables. Mais au terme de sa quête de vengeance, saura-t-elle aller jusqu au bout pour affronter son propre destin ?

C’est un cadre plutôt insolite que Kelly Sue Deconnick nous propose pour cette histoire. En effet, Pretty Deadly fait penser à une oeuvre onirique comme Sandman ou un conte, mais le tout dans une ambiance de western. En tout cas, cette ambiance fonctionne très bien avec notamment des personnages très réussis et une histoire remarquablement bien écrite qui tient le lecteur en haleine de la première à la dernière page. Habituellement, je ne suis pas très fan de son travail (notamment sur Miss Marvel ou Avengers), mais là Kelly Sue Deconnick m’a captivé avec ce récit dont l’ambiance est pour le moins fascinante. En fait il s’agit dès les premières pages de se laisser porter comme par une vague lente tandis qu’elle nous raconte cette histoire qui pénètre l’esprit du lecteur tel un songe qui l’envahit petit à petit, les pièces du puzzle s’assemblant doucement pour former un tout passionnant. Mais ce n’est pas pour autant qu’il s’agit d’un récit contemplatif, il y a aussi de l’action et elle est habilement dosée au sein de l’histoire. Comme je le disais plus haut, Pretty deadly fait penser à Sandman pour cet aspect un peu mythologique et ses personnages que l’on ne trouve nulle part ailleurs, avec une ambiance de conte. Cet album se lit en tout cas au calme, histoire de se poser tranquillement pour en goûter toutes les nuances. Pour l’instant aucune suite n’est parue en VO, et c’est bien dommage parce qu’un récit de cette qualité on en redemande. En tout cas, à l’instar de The sixth gun, Pretty deadly me réconcilie avec le western ! 🙂

Emma Rios de son côté n’est pas en reste, avec de superbes planches qui font honneur au scénario. Son style est en effet parfait pour restituer cette ambiance entre rêve et réalité qui fait la force de cette histoire, et le rendu des personnages est réussi ainsi que la mise en page qui est particulièrement soignée. Les bonus, constitués de deux pages de Kelly Sue Deconnick et d’un cahier graphique, sont également intéressants.

Un excellent album, brillamment écrit et joliment illustré.

Voir la planche 1 Voir la planche 2 Voir la planche 3 Voir la planche 4





Et voilà, c’est tout pour aujourd’hui !

Le lundi c’est librairie ! vous donne rendez-vous une prochaine fois pour une nouvelle chronique.

mdata

Franck – Fondateur et rédacteur en chef de Watchtower Comics. Tombé dans la marmite des comics quand il était petit, et n’a aucune intention d’en sortir. Lecteur éclectique : Marvel, DC, indé… Kryptonite : Les figurines de Baby Groot

4 pensées sur “Le lundi c’est librairie ! #204

  1. Idem j’ai bien aimé pretty deadly, je ne connaissais pas l’auteur, un très beau récit, des dessins qui m’ont un peu rebuté au départ mais finalement ils servent très bien le récit.
    Le letter 44 me tente bien aussi a voir

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Ca peut vous intéresser... x