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Guide de lecture de Batman 700

Batman 700

Dans Batman Universe 8 se trouvait un épisode anniversaire de Batman, à savoir le 700ème épisode de la série. Concocté par Grant Morrison, on pouvait se douté qu’il foisonnait de références plus ou moins faciles à trouver suivant la connaissance de l’univers DC du lecteur.

Sur le forum Waxexpress, l’éminent DC-clopedia Lad, a eu la très bonne idée de proposer un guide de lecture de cet épisode anniversaire. C’est ce guide que je vous propose de lire ici, avec la permission de son auteur à qui je laisse la parole.

Dangers spoilers LA SUITE DE L’ARTICLE CONTIENT DES REVELATIONS SUR L’HISTOIRE (SPOILERS)
Si vous avez lu le récent Batman Universe 8, vous avez donc lu le très bon épisode anniversaire au milieu. Vous l’avez apprécié, ou non, mais avez-vous repéré les nombreux clins d’oeil et points de détail qui émaillent le scénario?
Grant Morrisson est réputé pour ses scénarios à tiroirs, et cet épisode n’échappe pas à la règle, condensant en une histoire l’intégralité des thèmes qui sous-tendent son run sur les séries chiroptères, et plus généralement son oeuvre.
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Je vous invite donc à me suivre tandis que je décortique cet épisode spécial. Inspiré par le guide de lecture de Preacher sur Planetary, j’espère que vous aurez plaisir à me lire et à relire cet épisode à la lumière de ce décortiquage (dont beaucoup de références ne sont pas accessibles au lecteur francophone, pour cause de non-parution en VF)
Commençons déjà avec le titre : ‘Batman à travers les âges’ en VF est un traduction honorable, mais elle fait disparaître la référence du titre VO originel. L’épisode s’intitule en effet ‘Time And The Batman’. Il s’agit d’une référence à la pièce de théatre anglaise ‘Time And The Conways’ (J.B. Priestley, 1937), dont le sujet est une vision penta-dimensionnelle (donc en 5 dimensions) du temps et de la réalité. Un thème très Morrissonien, qu’il a d’ailleurs utilisé dans plusieurs de ses oeuvres.

PROLOGUE

PAGE 1


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Regardez la manière dont Damian porte Alfred le chat noir sur son épaule. Il s’agit de la même manière dont la sorcière Annie porte son familier furet dans la deuxième partie du retour de Bruce Wayne (Bat U HS 1). Par ce détail, Morrisson renforce l’idée mystique derrière la première appartion de Damian adulte (Bat #666 dans Bat/Sup 12 VF) : c’est devenu un sorcier qui a vendu son âme au Diable (« je sais que le Diable existe […] mais je me demande si sa Sainteté, l’Antéchrist, est au courant du marché que j’ai conclu à la croisée des chemins la nuit où Batman est mort »)

PREMIERE PARTIE : BRUCE WAYNE ET DICK GRAYSON

PAGE 2

Tony Daniel aux dessins.
Le costume de Batman est ce qu’on appelle le ‘New look’ et date de 1964, quand Julius Schwartz est devenu directeur de publication et a lancé un retour à un look de Batman plus ‘réaliste’, dont le design avait été confié à Carmine Infantino.
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Ce changement donnera naissance à la fameuse série télé et au style campy, qui est ce qu’on veut sauf réaliste. Ce look a perduré jusqu’en 1968, on peut donc situer l’action dans cette fourchette d’années.

Sur les murs (case de gauche), les hiéroglyphes sont égyptiens+des hommes-faucons : on pense à Thanagar et à Hawkman, dont la première incarnation (le prince Khufu) fut pharaon.
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PAGE 3

Bring on the clowns!!
Regardez bien le look des méchants : ils sont TOUS dans leur incarnation 60’s et/ou de la série-télé. Sauf un : le Chapelier Fou. Celui que nous connaissons (Jervis Tetch) n’est apparu qu’une seule fois (Batman #49, en 1948) avant son retour en…1981. Durant l’Âge d’Argent, il est remplacé par un autre Chapelier qui n’a qu’un seul but : ajouter la cape et le masque de Batman à sa collection.
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Ce perso est l’un des rares méchants de Batman à ne pas être fou : il apparait pour la première fois en 1956 (Detective Comics #320), et disparait plus ou moins définitivement en 1987 (Tetch le tue). Dans l’épisode en VO, le Joker le surnomme Hat-man, jeu de mot évident.
Notons que ce personnage est incarné dans la série télé par l’acteur David Wayne : clin d’oeil morrissonien?
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Le coup de « l’hypnose temporelle » du professeur Carter Nichols n’est pas neuve, de même que le perso : depuis 1944, le docteur Carter Nichols est un régulier des aventures de Batman lorsqu’on a besoin d’un fill-in. Un coup d’hypnose, vous avez l’impression de vous retrouver dans le passé et le tour est joué!
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Toutefois, le professeur n’avait plus été utilisé depuis 1981 et était l’un des très rares persos du DC-verse à avoir vieilli ‘normalement’ (pour l’époque).

PAGE 4


‘Le chapelier mortellement sain, là-bas’ : le Joker est donc d’accord, ce chapelier là n’a pas grand chose à voir avec Tetch.
Sur la même page, le Joker fait référence au ‘chat de cristal de Karnak’ ce qui renforce l’idée Egypte/Thanagar : Karnak était le lieu où règnait Khufu/Hawkman.
Notez bien ce que dit le Sphinx : « Que peut on battre mais jamais vaincre? » car la réponse devient évidente à la fin de l’épisode.

PAGE 5

Une page entièrement consacrée au Joker. Regardez bien la manière dont Daniel dessine son visage, et le monologue qu’il prononce.
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Nous voyons là sous nos yeux la théorie sur le psychisme de ce perso que Morrisson avait énoncé dans Batman #663 (Bat/Sup #9 VF) :

Citation:
Il a encore changé. Vous savez comment il change, tous les deux ou trois ans. Vous avez vous-même publié un ouvrage là-dessus, docteur Quinzel. Souvenez-vous : il n’a pas d’identité définie, mais plutôt une sorte de personnalité multiple. Une ‘super-personnalité’, comme vous l’avez appelé.
Citation:
Son remarquable mécanisme d’adaptation, qui lui a permis de transformer, il y a tant d’années, un cauchemar personnel de défiguration en comédie sinistre et infamie criminelle – riant joyeusement sous cape, dans son garage, alors qu’il construisait dans les Années Satiriques ayant précédées ses périodes ‘Camp’ et ‘Nouvel Homicide’, et tous les autres Joker qu’il a été[…]

La page est une référence à cette phrase soulignée, la période ‘Camp’ étant celle des 60’s tandis que la période ‘Nouvel Homicide’ est celle des années 70, quand le personnage est ré-interprété comme un pur maniaque criminel par Steve Engelhart.
Du coup, cette page confirme le fait que cette partie de l’histoire se passe dans une période charnière des différents personnages : le passage des années 60 aux années 70. Encore plus si on prend le principe de la machine utilisée (la Machine des Possibles), un thème mêlant à la fois la SF à Papa et des thèmes typiques de la New Wave anglaise (fin des années 60).
La dernière phrase (deux dernières cases) laisse supposer que le Joker sait qui est Batman, connait le traumatisme qui a présidé à sa création.

PAGE 6

Le Joker consulte son carnet, et deux idées en ressortent :
1/ le poisson Joker
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2/ Jokerworld, parc d’attractions macabre pour toute la famille
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On passe ensuite à un passage à double-sens
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Le Joker inflige à Robin ce que les anglo-saxons appellent en argot une ‘super’ : il s’agit d’allumer un joint, dans inhaler la fumée et de la recracher dans la bouche ou les narines d’une autre personne. Ici, avec le gaz de l’Epouvantail.
La dernière case, avec sa ligne de dialogue, renvoie évidemment à
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PAGE 7

Citation:
Ne m’appelle plus JAMAIS comme ça !

dis Batman au Sphinx qui vient de l’appeler ‘vengeur masqué’ (Caped Crusader en VO). Sacant que Caped Crusader est le surnom donné à Batman dans la série télé, et qu’il y a une grosse scène de bagarre, Morrisson place donc cette section de l’épisode à la FIN de la série télé, et donc de la période ‘Camp’ du personnage (vers 1968).
La bagarre en elle-même annonce la période plus réaliste d’un Neal Adams, voire d’un Miller (dent qui vole, sang qui gicle), tout en restant dans le style graphique New Look.
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PAGE 8

Arrivée de la police suite à un coup de fil anonyme, dont le chef O’hara, personnage récurrent de la série-télé
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confirmant qu’avec cette section de l’épisode, Morrisson fait à la fois un hommage mais aussi un enterrement de première classe à cette version de Batman.
Batman note qu’il avait dans l’idée d’utiliser l’hypnose temporelle et la machine des possibles pour retourner en arrière dans le temps et prévenir la police, mais que finalement quelqu’un l’a averti à sa place.

 

DEUXIEME PARTIE : DICK GRAYSON ET DAMIAN WAYNE

PAGE 10

Nous voilà donc dans le présent et le commissaire Gordon a fait appel à Batman suite à la découverte d’un cadavre, sans armes à proximité, dans une pièce fermée de l’intérieur et avec un twist supplémentaire : la victime est 20 ans plus vieille que l’âge qu’elle est théoriquement censé avoir.
Il s’agit du principe du ‘meurtre’ en chambre close, dont Double Assassinat Dans La Rue Morgue de Poe (1841) est considéré comme le premier du genre. Mais surtout, la référence ici est à John Dickson Carr, maître américain du genre, et à son chef d’oeuvre The Hollow Man (1935)
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Ce roman décrit l’enquête sur deux meurtres commis dans des conditions impossibles (un bureau sans fenêtre fermé de l’intérieur et un cul-de-sac, les deux meurtres ayant lieu quasiment au même moment). Il contient surtout un chapitre entier dans lequel l’un des personnages décrit les diverses méthodes pour commettre un meurtre impossible. L’une des phrases énoncées est : ‘une porte fermée n’empêche pas le Temps de passer, et il est le plus grand des meurtriers’.

Dick Grayson discutant avec les policiers, c’est un moyen de bien placer le fait que ce Batman n’est PAS Bruce Wayne et travaille AVEC les représentants de la Loi, pas en parallèle. Morrisson réutilise cette ficelle plusieurs fois, notamment dans BATMAN & ROBIN #13, lors du dialogue entre Dick et Gordon :

Citation:
Monsieur, je vous appellerai Commissaire Gordon, si cela vous convient.

Dick respecte ses alliés, l’aspect humain est primordial dans sa manière de s’approprier « l’identité Batman ».

PAGE 11


Cette nuit est la nuit anniversaire du meurtre des parents Wayne et, Bruce n’étant pas là, c’est Dick qui se charge de venir fleurir l’endroit où ils sont morts. C’est dans DETECTIVE COMICS #457 (1976) que nous voyions Batman accomplir ce geste pour la première fois.
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Regardez les affiches dans la dernière case, en bas à gauche. Nous y voyons une affiche pour un concert des Dark Side’s Bitches et une autre pour celui des Tween Titans…
Les premières ne sont rien d’autres que la relecture des Folles Furieuses (en VO les Female Furies, les tueuses qui servent Darkseid) sous la forme de prostituées dans SEVEN SOLDIERS : MISTER MIRACLE (aussi de Morrisson)
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Les seconds sont les versions chibi des Teen Titans et apparaissent pour la première fois dans TEEN TITANS GO! #18
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PAGES 12 ET 13


Baston!!
Mais pas contre n’importe qui, puisqu’il s’agit donc du fameux gang des Mutants tiré de THE DARK KNIGHT RETURNS de Frank Miller
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PAGE 14


La dernière fois que nous avons vu Lincoln le Borgne (ici appelé Cyclope, ce qui m’a causé quelques problèmes pour lui remettre la main dessus) c’est dans BATMAN #678 (en VF SUPERMAN/BATMAN #18) : il est le dealer qui fournit son héroïne à un Bruce persuadé d’être un junkie.
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De toute évidence il a pris du galon, puisqu’il est aussi proxénète aujourd’hui.

Les enchères clandestines ne sont pas inhabituelles à Gotham, mais ici Morrisson fait clairement un clin d’œil à son compère Mark Waid. Dans THE BRAVE AND THE BOLD (V.2) #16 (inédit en VF, par Waid/Kollins), Superman se retrouve à faire équipe avec Catwoman pour essayer de gagner dans des enchères clandestines une carte vers une certaine grotte que tous les criminels de Gotham City souhaitent acquérir.
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Catwoman ne retiendra pas la leçon, puisque Morrisson refera un clin d’œil à cet épisode ultérieurement.

Nora Fries est la femme cryogénisée de Mister Freeze, et apparaît pour la première fois dans l’épisode Amour On Ice de BATMAN : LA SERIE ANIMEE en 1992
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Quand aux engelures de la pauvre prostituée, c’est évidemment un clin d’œil à une certaine marque de glaçon friandise que l’on suce…ce qui vaut à cette marque de ne plus faire de pub dans ce genre en VO (la réf’ de Morrisson est à une pub de 1991 : ‘sucking a Mister Freeze is a guilty pleasure’…tout un programme), pour cause de problèmes judiciaires à ce niveau.

Enfin

Citation:
Nous t’observons. Nous observons tout le monde.

Référence directe à 1984 de George Orwell, mais aussi à la dernière fois où Batman a observé tout le monde
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PAGE 16


Et après quelques péripéties dessinées par Scott kollins et comblant le fait que Frank Quitely n’arrivait pas à finir ses planches à temps, nous voilà donc aux fameuses enchères. Nous y retrouvons le Chapelier du Silver Age (il n’est donc pas mort) en commissaire-priseur (en VO, un hatman : cf PAGE 3)

Sérieux, il y a parfois de sacrés numéros parmi les super-vilains : Killer Kite est l’un des autres noms de Kite-Man, un loser qui commet ses crimes en deltaplane. Il est régulièrement la risée des séries DC depuis les années 90/00 (notamment Deathstroke le jette du haut d’un building sans deltaplane dans INFINITE CRISIS #3 et Bruno Manheim le tue, puis le mange, dans 52 : SEMAINE 25)
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Quand aux automatiques trafiqués de Red Hood, ils apparaissent pour la première fois dans BATMAN AND ROBIN #4 (VF BATMAN UNIVERSE #4)
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PAGE 17


Une référence directe aux aventures de Sherlock Holmes par Sir Arthur Conan Doyle : Damian/Watson énonce une théorie, lauqelle est immédiatement détruite par un Dick/Holmes, le dialogue

Citation:
DAMIAN : Comment veux-tu que je te suive dans tes délires?
DICK : Exactement. Le jour où tu le pourras, tu seras assez bon pour être Batman.

fait écho à diverses citations du Prince des Détectives, notamment
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Citation:
Quand vous avez éliminé l’impossible, ce qui reste, même improbable, doit être la vérité. (Le Signe Des Quatre, 1890)

 

TROISIEME PARTIE : DAMIAN WAYNE

PAGE 18


Retour dans la Gotham du futur, que nous avons vu la dernière fois dans BATMAN #666 (SUP/BAT #12 VF).
La date est la nuit de la Saint-Sylvestre, et Damian traque justement un mystérieux criminel dénommé Janvier (rien que çà est un indice sur l’identité du criminel, par ailleurs). Il se trouve que le #666 s’intitulait ‘Batman à Bethlehem’ : référence biblique évidente, qui permet de dire que le #666 se passait donc vraissemblablement à Noël, et la partie qui nous occupe une semaine plus tard. Idée renforcée par le fait que Damian se bat et capture…

PAGE 19


…Max Roboto.
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Un cyborg vu pour la dernière fois, justement, dans le #666, aux côtés de Flamingo, la Fouine, le Clown et autres déments accompagnant l’ex-flic Michael Lane. Mais…remontons à la PAGE 10

Citation:
DICK GRAYSON : Agent Bailey. Comment va Max?
AGENT BAILEY : On espère le sortir de son fauteuil roulant rapidement. C’est sympa de demander.

Ce dialogue éclaire donc d’un jour nouveau l’identité de Max Roboto : il s’agit vraissemblablement de Max Bailey, fils de l’agent Bailey, mutilé dans un accident pour l’instant inconnu et cybernétisé par la suite.

PAGE 21


La phrase-code « Plateau à thé dans le ciel » est tirée de Twinkle, Twinkle, Little Bat, une parodie de la comptine Twinkle, Twinkle, Little Star (laquelle est une version anglaise de A Vous Dirais-Je Maman, se chantant sur la même mélodie)
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Citation:
VF
Brille, brille petite chauve-souris !
Comme je me demande ce que tu manigances.
Tu survoles de haut le monde
Comme un plateau à thé dans le ciel.
Brille, brille petite chauve-souris !
Comme je me demande ce que tu manigances.

Cette chanson apparait dans le livre Alice Au Pays des Merveilles de Lewis Caroll, où elle est chantée par…le Chapelier Fou.

Le satellite Brother I/Brother Eye est celui créé par Bruce Wayne pour surveiller, contrôler et éventuellement éliminer les méta-humains qui se révèleraient trop dangereux, même les héros. Il apparaît pour la première fois dans COUNTDOWN TO INFINITE CRISIS et la mini THE OMAC PROJECT (VF BATMAN & SUPERMAN #5 à #7 inclus)

PAGE 22


Non seulement ces flics sont empoisonnés par le poison du Joker, mais ils semblent aussi avoir subi une injection du Sérum de Monstre du professeur Hugo Strange.
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cet état de fait, ainsi que le fait qu’ils soient trois, renvoit aux Trois Fantômes de Batman : 3 flics entraînés par Batman dans le but de le remplacer s’il venait à faillir
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Et notamment à celui nommé Branca, que l’on a vu pour la première fois dans BATMAN #664 (VF : SUP/BAT #10)
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PAGE 23


Dans DC ONE MILLION (le gros crossover chapeauté par Grant Morrisson en 1998), le Batman du 853ème siècle parle de la bataille ayant eû lieu en 2025 entre le Batman de cette époque et un vilain nommé Two-Face-Two

Citation:
Two-Face-Two was finally cured when the second Batman proved to him that, coin-toss by coin-toss, he’d made more good choices than evil ones. Statistics. Long story, short answer : expect the good to win out.

Décrite telle quelle, cette bataille n’est autre que celle à laquelle nous assistons maintenant. En plus de de relier entre eux deux évènements qu’il a scénarisé, Morrisson donne aussi une date précise au futur où Damian Wayne sera Batman : dans 14 ans.
Cette scène nous montre aussi que Damian a fini par suivre les conseils de Dick et est devenu aussi un bon détective.

PAGE 24


Sérum du Monstre = Hugo Strange
Venin du Joker = Joker
Nom tiré d’un calendrier = Homme-Calendrier
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On ne peut pas dire que Two-Face-Two (dont même le nom est une référence au précédent tenant du titre : si vous continuez la ligne de cicatrice qui sépare le visage de Dent en deux, vous obtiendrez un homme coupé en deux parties avec de chaque côté une jambe et un bras…2 faisant face à 2 = Two-Face-Two) soit un gars avec énormément d’idées. Mais…
Un gamin+un adulte+un vieillard…c’est la réponse à la fameuse énigme du Sphinx, dans la fable d’Oedipe.

Ce qui permet aussi à Morrisson de représenter dans cette partie l’intégralité des bad guys de la première, mais de manière détournée :
– chat Alfred = Catwoman
– carnet de blagues du Joker+Joker zombies = Joker
– référence à la chanson d’Alice = Chapelier Fou
– énigme d’œdipe = Sphinx

Et il se trouve que, par le dialogue de Two-Face-Two, on comprends que le vieillard est le Docteur Carter Nichols.
Question : comment un homme de 80 ans peut-il être à la fois vivant dans le présent de Damian et mort dans le passé de Damian?

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Et voici donc la réponse, qui est à la fois la superstructure du récit.
Dans la première partie, le Carter Nichols du passé (CN 1) comprends qu’il est possible de partir dans le temps pour changer la ligne temporelle de celui qui voyage (3 dernières cases du monologue du Joker à la page 5) via la machine+l’hypnose.
Dans la deuxième partie, le Carter Nichols du présent (CN 2) utilise cette méthode sur lui-même et se projette 15 ans dans le futur.
Dans la troisième partie, CN 2 arrive et découvre que son moi futur (Carter Nichols du Futur, CN 3) sera atteint de démence. CN 2 utilise l’oeil-laser de Roboto pour tuer CN 3 (et donc commettant effectivement un suicide, puisqu’il se tue lui-même) et envoyer le cadavre à sa place dans le passé pour tromper la police : pour tout le monde, Carter Nichols est mort, et à partir de là CN 2 est libre de se déplacer à sa guise dans le temps (et donc probablement de devenir un vilain que l’on reverra…bientôt… ;))…
Non sans avoir auparavant fait un petit tour dans le passé et donner un coup de fil anonyme à la police, entraînant le sauvetage de CN 1 et donc fermant le cercle en étant le déclencheur de sa propre ‘création’ : c’est l’exemple-type du Paradoxe de Prédestination (encore appelé Paradoxe de l’écrivain ou du grand-père).

Toutefois, si l’on part du principe que CN 2 tue CN 3 par pitié envers son état de dément sénile, l’utilisation de l’arme (un oeil-laser) laisse entrevoir une possible autre référence potentielle.
Dans ses Chroniques de l’Inquisition (http://www.noosfere.com/icarus/livres/s … serie=1331), l’écrivain américano-thaïlandais Somtow Papinian Sucharitkul décrit une Inquisition futuriste apportant la Compassion à des civilisations basées sur des utopies…en les éradiquant au moyen d’une armée d’enfants-soldats équipés d’yeux-lasers.
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Un jeune adulte (CN2, plus jeune que CN3) détruisant une utopie (la motivation de CN1, qui entraîne la création de la Machine des Possibles à la base de cette histoire) au moyen d’un oeil-laser et par compassion (envers la démence sénile de CN3)…

Par la même occasion, on entend le nom des parents du gosse kidnappé : Warren et Mary McGinnis
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Parents de Terry McGinnis, le Batman du futur dans le dessin animé BATMAN BEYOND (lequel du coup devient incorporé dans la continuité DC ‘officielle’)
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PAGE 26


Retour à l’énigme proposée par le Sphinx en page 4 : « Que peut on battre mais jamais vaincre? »
Réponse dispo en VO sur la page 1, puisqu’il s’agit tout simplement du titre de l’épisode : « Time And The Batman »

EPILOGUE(S)


PAGE 27


Terry McGinnis dans le costume de Batman, dans l’anime BATMAN BEYOND – RETURN OF THE JOKER (dispo en DVD en VF)
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L’homme qui le chapeaute n’est pas Bruce, comme dans le dessin animé, mais Damian.

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Fura est le nom du commandant plutonien dans l’histoire « The Year 3000 », première incursion de Batman dans le futur par l’auteur de SF Joe Greene et le dessinateur Dick Sprang.
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Publiée pour la première fois dans BATMAN #26 (1944)
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Les Batman et Robin que l’on voit ici sont Brane (descendant de Bruce Wayne) et Ricky, les leaders de la résistance contre les armées de Fura.

PAGE 29


Le Clocher (en VO le Bat Belfry) est l’endroit d’où Brane Taylor, le Batman du 31ème siècle (époque de la Légion des Super-héros), opère.
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Première apparition dans BATMAN #67 (1951)
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PAGE 30


Au 853ème siècle, un Batman anonyme contient les criminels de la planète-prison Pluton, après que ceux-ci se soient évadés et aient massacrés tout le personnel pénitentiaire (dont ses parents) suite à une infection du virus informatique Joker.
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Il est aidé dans sa tâche par le robot qui l’a élevé et entraîné, Robin The Toy Wonder.
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Première apparition dans JLA #23 (1998) et DC ONE MILLION #1
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FINAL
No matter when.
No matter where.
No matter how dark.

 

Un grand merci à DC-clopedia Lad qui a eu la gentillesse de me laisser recopier son travail ici (la version originale se trouve dans un  topic du forum Waxexpress). En ce qui me concerne j’ai trouvé ce guide de lecture fort intéressant, ce qui m’a donné envie de vous en faire profiter.

mdata

Franck – Fondateur et rédacteur en chef de Watchtower Comics. Tombé dans la marmite des comics quand il était petit, et n’a aucune intention d’en sortir. Lecteur éclectique : Marvel, DC, indé… Kryptonite : Les figurines de Baby Groot

3 pensées sur “Guide de lecture de Batman 700

  1. merci pour ce decriptage, mais même avec toutes ces infos j’ai du mal à comprendre cet épisode.. je me sent abruti quand je le lis (comme pour final crisis et rip d’ailleurs!) un résumé simple c’est possible? parce que je trouve qu’elle a ni queue ni tête cette histoire, même si maintenant je sais qu’elle a plein de références. ça ne m’avance pas beaucoup merci.

    1. @ristou : Il ne faut pas se sentir abruti, je pense que c’est un épisode pleinement destiné aux fans hardcore de Batman (ce qui n’est pas péjoratif).

      Pour un résumé simple, ce qui est dit à propos de la page 25 résume bien le fond de l’histoire, le reste étant l’enrobage « anniversaire ».

  2. Merci beaucoup pour ces analyses ! Je savais qu’en lisant ce numéro, il devait avoir des références que je ne connaissais pas ! Surtout les Batman du futur-futur-futur !
    Faudrait que je lise Batman 666#, il m’a l’air intéressant celui là !!

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