Le lundi c’est librairie ! vous propose aujourd’hui la chronique d’un titre édité par Panini Comics.

Au programme : Je suis Stan Lee.

Je suis Stan Lee
	Panini Comics Collection Marvel Anthologie 320 pages – 25€ Décembre 2018 – Cartonné Stan Lee Collectif

C’est avec une grande émotion que la famille Panini rend hommage à Stan Lee avec des récits rares et inédits, des classiques mais aussi des histoires plus récentes. Elles nous rappelleront au fil de notre lecture, l’immense talent de l’architecte de la Maison des Idées. De longs articles ponctuent ce recueil incontournable dessiné par Jack Kirby, Steve Ditko, Gil Kane, Gene Colan, Marie Severin, Bill Everett, Olivier Coipel, Bruce Timm, Stan Goldberg et John Buscema.

Suite au décès de Stan Lee, Panini Comics a décidé de sortir un nouveau tome de sa collection d’anthologies, si ce n’est que cette fois il ne s’agit pas de se focaliser sur un héros ou un groupe sous les feux de l’actualité mais de rendre hommage au co-créateur de l’univers Marvel.

Au programme de cet album, voici ce qui nous est proposé :

• 1953 : Loup garou (Bill Everett)
• 1962 : Où marche le fantôme (Steve Ditko)
• 1961 : Ah ces jeunes (Stan Goldberg)
• 1961 : Les Quatre Fantastiques (Jack Kirby)
• 1962 : Spider-Man (Steve Ditko)
• 1963 : X-Men (Jack Kirby)
• 1964 : Captain America rejoint les Avengers (Jack Kirby)
• 1967 : Thor – La colère de Replicus (Jack Kirby)
• 1968 : Les 4 Fantastiques – Que la vie soit ! (Jack Kirby)
• 1968 : Spider-Man – Primo, l’intrigue (Marie Severin)
• 1968 : Daredevil – Frère, prends ma main (Gene Colan)
• 1969 : Le Surfer d’argent – Qui le pleurera ? (John Buscema)
• 1971 : Spider-Man – Place au Bouffon vert (Gil Kane)
• 1971 : Spider-Man – Entre les griffes du Bouffon (Gil Kane)
• 1971 : Spider-Man – La fin du Bouffon vert (Gil Kane)
• 2006 : Stan Lee rencontre l’incroyable Spider-Man (Olivier Coipel)
• 2014 : Captain America – la vengeance du traître (Bruce Timm)

On retrouve certes des passages obligés comme le premier épisode des séries des Quatre Fantastiques, des X-Men et de Spider-Man mais aussi des choses plus originales qu’une simple succession de premiers épisodes.

Au sommaire de cet imposant album, nous pouvons en effet voir le travail de Stan Lee avant la création de l’univers Marvel avec trois histoires. La première est un récit horrifique efficace, et la seconde s’avère particulièrement touchante. Le court récit de Life with Millie est quant à lui plus anecdotique, et fait d’ailleurs penser à de l’Archie Comics. C’est intéressant de pouvoir s’intéresser à la prose de Stan Lee avant qu’il ne s’embarque dans le monde des super-héros, avec des thématiques populaires à l’époque.

Parmi les histoires qui ont été sélectionnées, nous avons droit à l’excellent épisode des Quatre Fantastiques dont trois membres livrent un combat contre la montre en pleine Zone négative, un classique du genre ! Mais surtout nous avons droit à l’histoire en trois parties montrant non seulement le retour du Bouffon vert mais surtout parlant du fléau de la drogue chez les jeunes. C’est pertinent de montrer que Marvel a souvent traité des sujets de société, directement (comme dans cette histoire) ou indirectement (le Watergate évoqué à mots couverts un peu plus tard), tout comme de souligner ainsi que Stan Lee n’a pas hésité à publier cette histoire en dépit de l’interdiction du Comic Code Authority.

Avec cet album, nous avons en tout cas un bel échantillon du travail de « The Man » dont nous retrouvons les dialogues au style facilement reconnaissable, en collaboration avec des artistes avec qui il a façonné l’univers Marvel. Nous avons même droit à un court épisode parodique sur l’équipe Marvel, qui rappelle aussi à la fois le tempérament farfelu de Stan Lee et sa volonté de créer une mythologie autour de ses créateurs.

En ce qui concerne le dessin, la sélection d’épisodes fait que nous avons droit à la crème des artistes ayant travaillé avec Stan Lee sur des histoires de super-héros Marvel. L’omniprésent Jack Kirby bien sûr, qui nous régale de planches superbes dans l’épisode des Quatre Fantastiques dans la zone négative avec notamment une de ses expérimentations photographiques mais aussi Steve Ditko, Gene Colan ou encore John Buscema et Gil Kane (sans oublier Marie Severin pour l’épisode parodique). Autant de styles différents, mais avec une grande qualité d’un épisode à l’autre. Cela nous permet également de faire un retour pictural à l’époque où ces histoires ont été produites, notamment avec les vêtements civils des personnages même si certains artistes sont plus neutres que d’autres au sujet de la mode (les tenues de Peter Parker sous le crayon de Gil Kane sont un peu… disons voyantes).

Deux autres récits un peu spéciaux complètent le sommaire de cet album. Tout d’abord une petite histoire où Stan Lee se retrouve face à un Spider-Man dépassé par sa mission, ce qui donne un récit drôle et bien fichu (et joliment illustré par Olivier Coipel), puis ensuite une façon originale de boucler la boucle pour Stan Lee : l’adaptation en BD de sa toute première histoire écrite à ses débuts sur Captain America. Joliment illustrée par Bruce Timm, l’histoire est simple mais ne détonne pas par rapport aux récits de l’époque.

Comme de coutume dans les anthologies, le sommaire est complété par une par une partie éditoriale conséquente. Différents rédacteurs reviennent en effet sur tel ou tel aspect de la vie de Stan Lee et de son travail, ce qui est toujours très intéressant pour apprendre des choses sur lui et sur Marvel, en rappelant aux lecteurs moins aguerris que Stan Lee n’est pas que le monsieur rigolo qui fait des apparitions dans les films de super-héros.

Un excellent album, qui constitue un très bel hommage à Stan Lee. Excelsior !

C’est tout pour aujourd’hui !