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Interviews d’Andrew Stanton

John Carter

C’est aujourd’hui que John Carter, dont la critique se trouve sur Watchtower Comics, sort en DVD et Blu-Ray. A cette occasion, nous vous proposons deux interviews d’Andrew Stanton, le réalisateur du film.

Première interview

Andrew StantonQ : En quoi le fait d’être un grand admirateur du « Cycle de Mars » écrit par Edgar Rice Burroughs a-t-il affecté votre travail sur le film ?

R : Lorsque j’ai été engagé, j’ai su que, en tant que scénariste, je devais cesser de me positionner en fan parce que cela aurait pu m’empêcher de bien faire mon travail. On doit agir ainsi même quand il s’agit de ses propres idées, car on risque de les trouver brillantes au point d’en être aveuglé et de ne plus voir les modifications nécessaires pour mener à bien le projet. C’est la raison pour laquelle j’aime travailler avec d’autres scénaristes. Cela m’aide à rester objectif, dans la mesure où les autres scénaristes me diront si une idée n’est pas bonne.

Q : Pouvez-vous décrire le processus d’adaptation du livre « La Princesse de Mars » ?

R : J’ai lu et relu le livre de très nombreuses fois, depuis l’adolescence jusqu’à récemment. Mais je me suis interdit de consulter les livres pendant que nous
écrivions l’histoire de JOHN CARTER. J’ai fait confiance à mes connaissances, et je me suis autorisé quelques changements. C’était très important pour moi. À un moment donné, nous avons senti que nous tenions un bon scénario prêt à être filmé. Je suis ensuite retourné aux livres, et je n’ai pas eu l’impression d’avoir modifié les choses autant que je le pensais. Pour moi, c’était comme un signe du destin. Seuls de légers ajustements étaient nécessaires.

Q : A-t-il été difficile de choisir l’acteur jouant le premier rôle ?

Taylor KitschR : J’ai ressenti une grosse pression lorsque j’ai auditionné les acteurs pour le rôle de John Carter. C’était comme si j’auditionnais pour James Bond ou Superman. J’ai d’abord vu Taylor Kitsch dans une série intitulée « Friday Night Lights », et je me suis dit que c’était un type qui paraissait brisé, meurtri, sombre… mais qui avait le cœur tendre. Je l’ai trouvé parfait. En fait, je n’ai jamais pu me le sortir de la tête durant tout le processus des auditions, même si j’ai toujours pensé qu’il était trop jeune. Il jouait un adolescent dans la série, et lorsque j’ai découvert qu’il interprétait un personnage qui avait en réalité presque 10 ans de moins que son âge réel, j’ai été très heureux de pouvoir le considérer comme une option.

Q : Quel âge a John Carter ?

R : Lorsque j’ai commencé à travailler sur le projet, je pensais que John Carter avait 40 ans. Cependant, j’ai vite réalisé que la plupart des soldats de la guerre de Sécession avaient 19 ans. C’est alors que j’ai décidé de faire confiance à l’Histoire. C’était formidable parce que je voulais vraiment que Taylor joue Carter. Il allait sur ses 27 ans, ce qui me semblait très bien pour le film.

Q : Qu’est-ce qui a fait sortir Taylor Kitsch du lot parmi les autres acteurs auditionnés pour le rôle ?

R : Taylor a un talent naturel. Il possède un instinct incroyable, et des qualités de jeu brutes, sans artifices. J’avais l’impression d’être le plus chanceux du monde en ayant pu capter cette flamme, avant que quelqu’un d’autre n’en abuse. Il était exactement ce que je voulais pour le rôle de John Carter. Il est charismatique et sombre, il sait faire partager ses émotions. Il est très difficile de trouver un acteur avec une telle éthique de travail, car il se donne à 150 % à chaque fois qu’il vient sur le plateau.

Lynn CollinsQ : Qu’est-ce qui vous a conduit vers Lynn Collins pour le rôle de Dejah Thoris ?

R : Dejah subit une énorme pression. Elle est l’héritière du trône et doit essayer de sauver ce monde en perdition. Lors de son audition, Lynn Collins a montré une force et une passion immenses, qui jaillissaient du plus profond de son être. Immédiatement, j’ai su que c’était ce que je recherchais. Je voulais quelqu’un qui était comme les femmes que j’ai connues dans mon métier. Elles doivent mettre de côté une petite part d’elles-mêmes pour réussir leur carrière, mais elles tombent dans le piège de croire que montrer la moindre vulnérabilité, c’est faire preuve de faiblesse. La pression sur Dejah, qui essaye de sauver son monde, ne lui permet pas d’être vulnérable… Et je me suis efforcé de traduire cela à travers son costume. J’ai lentement ôté l’armure et ce qu’il y avait encore en dessous. Au final, elle est exposée, nue sur le lit, et elle peut enfin être simplement elle-même, et faire confiance à Carter.

Q : Allez-vous continuer à faire des films en prise de vues réelles, ou retournerez-vous aux films d’animation ?

R : Nous verrons. Je suis guidé par mes idées. Il se trouve que l’idée de JOHN CARTER nécessitait ce format. Nous verrons ce qu’il se passe par la suite. Il ne s’agit en aucun cas de ma carrière. Il s’agit de trouver la meilleure manière de faire le prochain film.

Q : Qu’est-ce qui va inspirer votre prochain projet ?

R : Je ne sais pas encore. Steve Jobs a dit une chose en laquelle je crois dur comme fer : « Notre travail consiste à savoir ce que veulent les gens avant qu’ils ne le sachent eux-mêmes. » C’est notre but. Après 20 ans dans le milieu, je fais les choses avec mes tripes. Je ne sais pas ce qu’il va m’arriver par la suite.

Seconde interview

Q : Comment décririez-vous votre première expérience de la mise en scène en prise de vues réelles, bien différente de ce à quoi vous êtes habitué chez
Pixar ?

R : Ce fut très excitant de travailler sur JOHN CARTER. La meilleure analogie que je puisse faire pour décrire cette expérience, c’est de dire que j’ai décidé de traverser l’océan en bateau ! La moitié des gens sur Terre ne voudraient pas faire ce genre de chose, mais certains considéreraient le voyage en mer comme un périple très excitant. C’est une aventure passionnante aux yeux de certaines personnes, mais qui semble aussi très difficile. On sait d’avance qu’il va y avoir énormément de travail. On va peut-être voir de très belles choses, mais on sait aussi que l’on peut tomber sur une terrible tempête. Je trouve la comparaison plutôt bonne, parce que je savais que ce ne serait pas forcément facile de faire ce film. Il y a quand même un sentiment d’accomplissement et un frisson que je n’aurais pas pu connaître autrement. C’était l’aventure d’une vie.

John CarterQ : Quelle est la plus grande différence entre faire un film d’animation et faire un film en prise de vues réelles ?

R : Je pensais, au moins intellectuellement, que la plus grande différence serait l’endurance nécessaire à la création d’un film en prise de vues réelles, comme de rester debout toute la journée pendant une centaine de jours. Qu’il fasse chaud ou froid, qu’il pleuve ou non n’avait aucune importance, on était toujours debout, et cela peut parfois être pénible. Cependant, beaucoup de gens pensaient que la plus grande différence résidait dans le fait que je travaillais avec des acteurs et non des ordinateurs. Sur le plateau de JOHN CARTER, de nombreuses personnes me demandaient : « Ça fait quoi de travailler avec des gens maintenant ? » Je riais et je répondais : « Je ne discute pas avec les ordinateurs quand je travaille chez Pixar ! Par contre, j’ai discuté avec 200 personnes sur divers projets de films au cours de ces vingt dernières années ! Je parle avec eux de la position de la caméra, des costumes que l’on devrait faire, de la lumière et de la raison d’être de la scène. Ce n’est pas si différent que cela. » C’est drôle parce que j’ai les mêmes conversations chez Pixar que sur un projet de film en prise de vues réelles. C’est juste que je ne les ai pas toutes en même temps. Sur un film d’animation, j’ai ces conversations dans des réunions différentes qui s’étalent sur plusieurs semaines ou plusieurs mois. Je les ai toutes en même temps sur un plateau de film en prise de vues réelles.

John CarterQ : Avez-vous beaucoup utilisé les écrans verts lors du tournage ?

R : Nous avons vraiment essayé de ne pas trop utiliser les images de synthèse dans JOHN CARTER. J’ai vu beaucoup de films où c’était très joli, mais plus on utilise l’infographie dans un film, plus il semble froid et aseptisé. Cela se sent, et cela provoque l’éloignement du spectateur.

Q : Existait-il d’autres raisons qui vous ont décidé à éviter autant que possible les écrans verts ?

R : J’ai passé ma vie à lire les livres d’Edgar Rice Burroughs et à imaginer comment ce serait de se trouver dans le désert avec les créatures de 2,70 mètres
qu’il a décrites avec précision. Je voulais donc rendre ce film aussi réel que possible. L’Arène des Singes de JOHN CARTER en est le parfait exemple. Pour la scène, nous avons parcouru tout l’Utah et avons trouvé une grande étendue de sable où nous avons construit la zone du trône et celle du donjon. Tout le reste était de l’écran vert. Nous avons construit en dur une partie suffisante des décors pour que Taylor Kitsch, Willem Dafoe et tous les autres acteurs aient l’impression qu’ils étaient vraiment dans l’arène. Nous avons toujours essayé de trouver un équilibre en construisant assez pour que, lorsque nous devions utiliser les écrans verts, les acteurs n’aient pas l’impression de se trouver au milieu de nulle part.

John CarterQ : Comment s’est déroulé le tournage dans le désert de l’Utah ?

R : Nous sommes allés dans l’Utah au mois d’avril en pensant qu’il y ferait très chaud. Or, c’était glacial. Il a fait juste assez chaud pour tourner les scènes de la rivière. Et nous avons eu des tempêtes de sable par la suite. La seule chose qui a vraiment été utile est que dans l’Utah, on peut voir à plus de 150 kilomètres de distance. On peut donc voir le mauvais temps arriver et planifier en fonction de cela. On peut essayer de finir le tournage avant l’arrivée de la tempête parce qu’on a un certain nombre de signes annonciateurs. J’étais tellement inflexible sur le calendrier et sur le temps que je disais : « On va essayer de filmer quoi qu’il arrive. Si Clint Eastwood peut le faire, je peux le faire. Si Clint Eastwood le fait en une prise, je peux le faire. On tente ! » On a tenté le coup, et on l’a fait. C’était génial.

Q : Quelle est la suite pour vous et Pixar ?

R : Je ne travaille sur aucun long métrage chez Pixar pour le moment. Cependant, je prépare un court métrage avec Pete Docter. Je travaille en plus sur deux autres options. J’ai eu beaucoup d’idées ces dernières années, et j’ai toujours l’esprit en ébullition. On verra où cela me mènera.



Un grand merci à Way To Blue pour les textes de ces interviews ! 🙂

mdata

Franck – Fondateur et rédacteur en chef de Watchtower Comics. Tombé dans la marmite des comics quand il était petit, et n’a aucune intention d’en sortir. Lecteur éclectique : Marvel, DC, indé… Kryptonite : Les figurines de Baby Groot

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